Institué en 1791, le jury populaire constitue l’un des piliers de la démocratie française. Basé sur la naïveté et la neutralité de la population française, ce système fait aujourd'hui l'objet d'un débat international. En effet, le récent procès dit « d’Outreau », en provoquant en France le plus médiatisé des fiascos judiciaires, a permis de mettre en lumière le manque de fiabilité des experts psychologues et psychiatres. De ce fait, la validité des diagnostics fournis par les experts interroge les psychologues sociaux depuis de nombreuses années. Ces études montrent, par exemple, que les jurés se laissent influencer par une multitude de variables dites « extra-légales » telles que l’attractivité physique de l’accusé ou de la victime, le statut des membres du jury ou encore les éléments présentés dans le cadre de l’expertise psychologique.
Mon projet de thèse a donc pour objectif 1) d’apporter des connaissances nouvelles quant à l’influence de ces variables extra-légales ; 2) de rechercher des solutions concrètes permettant d’améliorer la fiabilité des décisions prises par les jurys populaires en atténuant l’impact de ces biais. Pour ce faire, mes principaux travaux portent sur l’influence que peut représenter l’expertise psychologique à la barre : étudier la manière dont les jurés interprètent les résultats d’un test psychologique ou encore connaître les conséquences que peut engendrer un véritable conflit d’experts. A cela vient s’ajouter l’analyse d’autres variables tel que le faciès de l’accusé (congruence vs incongruence avec l’acte commis) ou encore le processus de délibération (pré vs post délibération).
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