Le blog des doctorants de l'ED 139

dimanche 11 décembre 2011

Soutenance de thèse : "Le temps hors de soi : L'expérience d'être ensemble temporellement dans l'improvisation musicale" par Rebecca Wheatley le vendredi 16 décembre à 10h00

"J’ai le plaisir de vous convier à la soutenance de ma thèse de doctorat de psychologie de la musique intitulée : « Le temps hors de soi : L'expérience d'être ensemble temporellement dans l'improvisation musicale » dirigée par les professeurs Maya Gratier et Michel Imberty."

Les membres du jury

Maya Gratier (Université Paris Ouest)
Michel Imberty (Université Paris Ouest)
Colwyn Trevarthen (Université d'Edimbourg)
Nigel Osborne (Université d'Edimbourg)
Dirk Moelants (Université de Ghent)
Lutz Fahrenkrog-Petersen (Université de Hambourg)

Résumé de thèse

"Ce travail s’attache à étudier l’interaction en direct entre musiciens de jazz, en se focalisant sur un des éléments les plus fondamentaux dans la performance improvisée, l’acte de jouer dans le temps avec un autre. Que se cache-t-il derrière cette qualité engageante de la musique quand des musiciens collaborent et se coordonnent entre eux pour qu’ils aient le sentiment de jouer ensemble dans le temps (selon leur propre expression)? Afin d’étudier les fondements musicaux et psychologiques de cette expérience, nous créons des liens entre la recherche ethnographique existante sur les pratiques de jazz et les études psychologiques sur le temps et sur le timing. Cette thèse comprend trois études empiriques. La première étude a cherché à décrire l’émergence de cette expérience du temps partagé dans des performances d’improvisation libre entre deux musiciens de jazz professionnels. La deuxième étude est une analyse quantitative de la performance d’une section rythmique (batteur et contrebassiste), qui a pour base une micro-analyse acoustique de la pulsation dans quatre versions d’une chanson. Dans la troisième étude on s’est intéressé à la façon dont des auditeurs dits ‘naïfs’ entendent une musique qui est ‘dans le temps’ ou ‘en dehors du temps’. Pour cela nous avons effectué deux études expérimentales sur la perception du timing inter-musicien par des sujets sans éducation musicale formelle, en leur présentant des extraits musicaux manipulés.
Dans leur ensemble ces études fournissent des preuves quantitatives qu’il existe une négociation temporelle dynamique entre les musiciens – un partage de temps – au niveau de la pulsation. De plus, ces résultats ont démontré la place centrale du développement narratif dans la performance musicale. L’influence de la construction est manifestée tant par l’organisation spontanée des improvisations musicales en épisodes structurés que par la mise en place collaborative de trajectoires expressive au niveau du développement du tempo local. Ces trajectoires constituent d’ailleurs une interprétation de l’oeuvre musicale. Ainsi, ces résultats montrent que les musiciens maîtrisent ensemble les trajectoires expressives de leurs performances, et ce à la fois au niveau de la pulsation et au niveau de la narrativité. Il découle de ce travail l’idée qu’une performance ‘réussie’ (caractérisée par un temps partagé) implique beaucoup plus de flexibilité temporelle que ce que les recherches antérieures proposent. Ces observations nous amènent à définir un forme nouvelle de timing entre musiciens, que nous appelons le timing participatif, et qui est fondé sur l’interaction interpersonnelle motivée et incarnée plutôt que sur les processus individuels de timing expressif."

La soutenance se déroulera le vendredi 16 décembre à 10h00 en salle B.015, Université Paris Ouest-Nanterre La Défense.

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