Le blog des doctorants de l'ED 139

jeudi 8 septembre 2011

Cécile LAVERGNE "Violences, conflits et identité"

Projet de recherche

Directeur de thèse : Chr. Lazzeri

Au croisement entre philosophie sociale et épistémologie des sciences sociales, ce doctorat vise l'exploration et la critique d'un paradigme identitaire émergeant dans certaines sciences sociales qui prétend expliquer les violences contemporaines, en particulier certaines violences collectives (contestataires, insurrectionnelles, terroristes ou encore xénophobes), en défendant l'hypothèse que certaines configurations rigidifiées et totalisantes des identités produisent des violences collectives, voire des violences extrêmes - c'est notamment la thèse défendue par Amartya Sen dans son ouvrage Violence et identité). Mettre à l'épreuve cette hypothèse d'une philosophie sociale de la violence nécessitera d'articuler d'une part une enquête sur les usages de la violence dans le creuset même des théories philosophiques de l'identité, au rang desquelles seront étudiées de manière privilégiée les théories de la reconnaissance ; et d'autre part une épistémologie des qualifications et catégorisations de la violence en sciences sociales - spécifiquement dans les travaux portant sur les conflits identitaires et plus largement les violences politiques. À ce titre, la richesse des travaux sur les mobilisations collectives (théories de la mobilisation des ressources notamment) en sociologie et en sciences politiques permettront ainsi de questionner la manière dont s'articulent au sein même d'un épisode violent (une manifestation, une guerre civile) les comportements qualifiés de « violents », (leur fréquence, leur gravité, leur contagion) et la formation, ou transformation des identités collectives auxquelles ils sont associés. Ils pourront être étudiés en regard de l'entreprise d'une micro-sociologie de la violence telle qu'elle est proposée par Randall Collins, ou encore confrontés aux débats historiographiques sur les violences de guerre qui convoquent aussi pour certains massivement la question des identités.

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